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Eh oui, de plus en plus...
Il y a des mots, des expressions, qu'on n'entend plus ou qu'on emploie moins.
Ils arrivent exténués, à la fin du deuxième millénaire.
Le siècle qui vient risque de leur être fatal.
Conservez-les, un jour viendra peut-être où on ne les trouvera plus dans aucun dictionnaire, si ce n'est du vieux français...
Quelques exemples:
INCULPATION –
A été expurgé du Code Pénal au profit de "mise en examen". Cela afin d'éviter une infamante présomption de culpabilité.
Etre "en examen" ne présage pas du résultat de l'examen.
Aujourd'hui quand quelqu'un est MIS EN EXAMEN, on doit toujours insister sur le fait que cela ne préjuge pas de sa culpabilité ?
Comme du temps où il aurait été "inculpé".
INSTITUTEUR –
Longtemps remplacé par "MAÎTRE D'ÉCOLE". Il tend à disparaître par sa dissolution dans le concept fourre-tout de l'enseignement,
au bénéfice de "PROFESSEUR des ÉCOLES"
MAÎTRESSE –
Ne pas assimiler à la version féminine d'instituteur !
Ce serait une "professeuse des écoles". Les maris n'ont plus de maîtresse mais une "amie".
Les épouses conservent parfois l'amant, mais seulement à cause de la connotation romantique : les moins romantiques n'ont qu'un ami aussi.
MORALE –
A force d'être inemployée a disparu. Ne demeure que "ordre moral", mais attention : connoté de « fascisme »
Toutefois personne ne se réclame du "désordre moral". La morale n'est plus enseignée, elle est remplacée par "éducation à la citoyenneté"
MOURANT –
Il n'y a plus de mourant mais des malades en "phase terminale".
Afin d'éviter une regrettable confusion ne dites pas à votre fils qu'il est en terminale mais qu'il va passer son bac !
Pour désigner un mort doit-on parler d'un individu "en phase terminée" ?
PATRIOTE –
Totalement absent du vocabulaire politique et civique.
Désigne aussi un bon citoyen américain et un missile américain.
PATRON –
Nous n'en avons plus, ni même des chefs d'entreprise ,
mais des DIRIGEANTS D'ENTREPRISE.
Le CNPF (C N du patronat français) en a pris acte en devenant le MEDEF.
Seuls quelques cégétistes utilisent encore le terme de "patron" ce qui prouve bien qu'il est désormais péjoratif...
PAUVRE –
N'existe plus. C'est un "défavorisé", un "plusdéfavorisé", un "exclus", un "S.D.F." à la rigueur un "laissé pour compte".
Dans les année 80, il subsistait uniquement dans l'appellation "nouveau pauvre"; ce fut le chant du cygne.
PROVINCE –
Dire "en RÉGION". On ne dit plus du "provincial" mais du "RÉGIONAL".
RACE –
A été abolie au profit "d'appartenance ethnique". Sinon, vous êtes raciste, fasciste, nauséabond, …
On peut néanmoins dire "black" en anglais et en banlieue.
SERVANTE, bonne –
Se trouve dans les romans du XIX° siècle.
Aujourd'hui c'est une "employée de maison".
Quand elle s'occupe de vieux - pardon de "personnes âgées" - elle devient "auxiliaire de vie".
SÉQUESTRÉ –
Aucun cadre, aucun chef d'entreprise n'est séquestré, il est "retenu contre son gré".
VANDALE –
a laissé place à "jeunes en colère" au "paysans en colère".
L'ampleur des dégâts distingue les vandales des autres.
VANDALISME –
impolitesse, injures, agressions, bris de matériel, racket sont regroupés sous le terme "incivilités".
On ne dira plus que ce sont des "sales gosses" mais qu'ils "manquent de civilité".
A noter la louable tentative de Jean-Pierre Chevènement d'introduire la bénigne expression" SAUVAGEON".
Il dû battre en retraite devant « l'Insurrection des consciences ».
VOL –
Terme réserve aux gagne-petit et aux obscurs.
Pour les politiques on parlera "d'enrichissement personnel". Ce qui est condamné unanimement par les collègues contrairement à
l'enrichissement impersonnel, qui, lui, ne bénéficie qu'au parti, mérite la compréhension, ce que les juges n'ont pas encore compris.
VOYOU –
En voie d'extinction. On ne connaît que des individus "connus des services de polices", des "récidivistes", des multi-délinquants".
CONCLUSION
Aux élections, votez pour Ali Baba. Au moins vous serez sûrs de n'avoir que 40 voleurs. »
Jean d'ORMESSON
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Suis sur les rotules
Je jugule
C’est la gonarthrose
La vie pas rose
Arthrose dans les épaules
Suis bloquée des deux côtés
Ne peux plus rien porter
C’est l’omarthrose
C’est bon, j’ai ma dose
Arthrose dans les coudes
Voici les bienfaits de l’ordi
Ah monde moderne j’ai choisi
C’est l’épicondylite
Oh et puis tant pis
Arthrose dans les doigts
Ma plume est de travers
Elle m’échappe, involontaire
C’est la crampe de l’écrivain
Celle qui rend les mots vains
En bref je suis farcie
Bardée, rouillée, je dérouille
Même pas peur, pas la trouille
C’est de la débrouille au quotidien
Je poursuis mon train-train.
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La neige se fait bronzer au soleil
Comme j’aime ce ciel gris acier
Inondé d’un rayon flash lumière
Lui donnant cet air sobrement hâlé
Une teinte légèrement rosée
Charme les sommets, signalant
Que l’automne pointe son nez
Avec son lot d’émerveillements
Les saisons sont des palettes
Où chaque couleur se reflète
Septembre est un doux mordoré
Il fait si bon s’y promener
Ramasser noix et châtaignes
Mordre dans les juteuses figues
Coings en gelée, recettes de reines
Sentir les fibres revivre.
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Vous vous souvenez ? J'avais lancé un petit jeu où je vous demandais d'imaginer la suite. Bravo à vous toutes et tous qui avez apporté votre grain de sel. C'est un excellent souvenir pour moi. J'ai donc concocté une petite histoire reprenant vos commentaires. merci à :
Sorti en bateau au large des côtes méditerranéennes, Pascal rêve avec enthousiasme de participer au prochain grand prix. Il s’y est bien préparé avec son frère aîné. Ils vont la gagner cette course, ils vont s’enrichir et en faire profiter toute la famille.
Alors qu’ils se trouvent en pleine mer, Pascal découvre que son frère a falsifié le dossier d’inscription et que son nom n’apparait nulle part. De ce fait, il ne recevra aucune récompense alors que son frère récoltera les lauriers et la gloire.
D’instant en instant, Pascal est envahi d’une rage montante incontrôlable et pense très fortement à faire un meurtre mais en aura-t-il le courage ?
C’est la tempête sous son bonnet, les vents sont contraires entre le diablotin et l’ange gardien. La colère monte chez Pascal et la haine l'envahit. En effet, avoir menti, avoir tout fait pour que je ne sois pas sur le podium me laisse "de glace". Que pourrais-je inventer pour obtenir ce succès ? Le bousculer jusqu'à ce qu'il chavire : Au revoir grand frère ! Le pari, c'est moi qui vais le gagner et je dirais en arrivant que c'était accidentel... Oui bon, c’est peut-être un peu trop cruel, il ne faut pas qu’il meure noyé. J’ai besoin de me changer les idées, il faut que je trouve autre chose. Allez, je me jette à l’eau, je vais faire un peu de plongée. Effet garanti, il tombe nez à nez avec une murène, voilà de quoi se remettre en question ! Fasciné autant qu’apeuré, l’inspiration lui vient. Après tout ce serait une bonne leçon pour rafraîchir son traitre de frère : une morsure dangereuse mais non mortelle, il le soignerait et récolterait les lauriers de la gloire. Vite, il remonte sur le bateau pour mettre son plan à exécution. Au pire, si son frère succombait à ses blessures, il tairait l’affaire et rendrait aux murènes leur repas puis se ferait passer pour lui, vu qu’ils portent le même nom. Oui, non… ça cloche ! La famille sait bien qu’ils sont partis à deux et s’inquiètera de l’absence du frère. Il y aura forcément une enquête de police et le podium lui passera sous le nez. Alors il ne lui reste plus qu’à mener la vie dure au frangin tout au long de la traversée et faire un beau scandale familial à l’arrivée, dévoilant la supercherie. Ainsi en fait de victoire, la honte le hanterait au grand jour et pour l’éternité. « Bien mal acquis ne profite jamais » !
Toutes ces réflexions le submergent, c’est lui qui est en train de couler. Il aimerait bien qu’une sirène l’attire de son chant et lui souffle une solution paisible. C’est son frère, il ne peut pas lui faire du mal, tout du moins pas physiquement. Il s’en voudrait à mort.
Il gamberge, il gamberge, il gamberge loin de la berge.
En fait de douces mélodies, un message radiophonique mentionne le repêchage in extrémis d'un migrant dans le Channel : ce pauvre bougre avait décidé de braver les courants de la manche sur une embarcation pneumatique de fortune ; quelle coïncidence ! Quel drame. Oh non, la violence n’est pas acceptable et encore moins pour sa famille. Plouf ! Le problème n’est pas résolu.
Les flots tanguent, Pascal bascule sur le pont du bateau où épuisé par le doute, il s’était endormi sur un matelas pneumatique. Il avait fait un drôle de rêve et se souvenait vaguement qu’il était question d’une course mais… Où sont donc ces rustines pour remettre en état ce maudit matelas gonflable !!!
Il faut reconnaître que pour Pascal retraité de la police, les enquêtes le poursuivent encore.
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Sorti en bateau au large des côtes méditerranéennes, Pascal rêve avec enthousiasme de participer au prochain grand prix. Il s’y est bien préparé avec son frère aîné. Ils vont la gagner cette course, ils vont s’enrichir et en faire profiter toute la famille.
Alors qu’ils se trouvent en pleine mer, Pascal découvre que son frère a falsifié le dossier d’inscription et que son nom n’apparait nulle part. De ce fait, il ne recevra aucune récompense alors que son frère récoltera les lauriers et la gloire.
D’instant en instant, Pascal est envahi d’une rage montante incontrôlable et pense très fortement à faire un meurtre mais en aura-t-il le courage ?
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